La biométhanisation dans les entreprises agricoles
La biométhanisation est un procédé de fermentation sans oxygène, qui utilise des résidus riches en matière organique, tels que les fumiers et les déchets organiques, aux fins de production de biogaz. Cette valorisation se fait à l’aide de biodigesteurs, des infrastructures ressemblant à des silos ou des fosses. Le biogaz produit à la ferme peut être valorisé sous forme d’énergie thermique servant à chauffer des bâtiments d’élevage ou des serres, et même être transformé en électricité.
C’est un processus intéressant parce qu’il capte les gaz à effets de serre normalement émis dans l’atmosphère par les lisiers et les fumiers lors de leur entreposage. La boue résultant du processus présente aussi des caractéristiques intéressantes. Notamment une réduction des pathogènes et des odeurs des déjections animales, une diminution des risques de ruissellement dans les cours d’eau et une amélioration de la biodisponibilité des éléments nutritifs.
Les fermes peuvent devenir des piliers dans la gestion des matières résiduelles de communautés entières, en recevant les déchets organiques des municipalités et des entreprises avoisinantes. D’un point de vue environnemental, la biodigestion est donc une formule prometteuse.
« Il y a environ 15 ans, le gouvernement de l'Ontario a proposé des contrats axés sur l'énergie solaire, les éoliennes et les biodigesteurs aux producteurs agricoles. Ces contrats nous ont donné une prime pour notre énergie renouvelable. C’est ce qui nous permet d’exploiter le biodigesteur de manière rentable. » - Terry Heinzle, producteur agricole ontarien et exploitant d’un biodigesteur
Un potentiel pour les fermes québécoises?
Cendrix Bouchard, conseiller stratégique en communications chez Hydro-Québec, précise par courriel que la production solaire représente actuellement l’essentiel de l’autoproduction au Québec, mais que toutes les formes d’autoproduction d’énergie renouvelable sont encouragées. Seule une vingtaine de fermes participent au programme Mesurage Net d’Hydro-Québec, qui permet l’autoproduction d’électricité à domicile à partir de sources d’énergie renouvelable.
« Hydro-Québec évalue la possibilité d’apporter des modifications à différentes facettes de ce programme pour en faciliter la participation et favoriser la décarbonation au Québec. », ajoute-t-il.
La communauté agricole québécoise, comme l’a fait celle de l'Ontario, pourrait-elle ainsi être sollicitée davantage dans la transition énergétique à venir?