Pourquoi acheter des semences locales?
Les semenciers locaux sont un maillon essentiel de la boucle alimentaire québécoise. Ils sont, tout d’abord, les gardiens du patrimoine génétique des fruits et des légumes de chez nous et d’ailleurs. Des conservateurs de semences ont su garder en vie des variétés anciennes qui auraient autrement disparu. C’est une forme tangible de transmission d’un héritage agricole et culturel à travers les générations, ainsi que de la biodiversité des plantes cultivées.
Teprine Baldo, propriétaire de la semencière Le Noyau, située à Stanbridge East, l’exprime ainsi : « Les semences sont des êtres vivants. Le travail des semenciers est d’agir comme des parents qui les protègent à travers le temps. 75% de la diversité des semences mondiales a déjà disparu. »
Les semenciers développent aussi des variétés adaptées aux conditions spécifiques des régions où ils sont installés. Leur travail, attentif et assidu, consiste en la sélection, année après année, des plantes qui présentent les caractéristiques recherchées. Ils font ainsi un travail de tri, en amont, des meilleures plantes pour les producteurs et productrices d’une localité ou d’une région.
Un allié face aux changements du climat
Notre climat change rapidement et nous devons déjà nous acclimater à des conditions météorologiques jamais vues auparavant. Dans cette course à l’adaptation, les semenciers locaux jouent un rôle crucial, parce qu’ils observent de près les variations locales et peuvent ainsi sélectionner les plantes qui vont y répondre le mieux.
Alors que les semenciers internationaux vendent des graines qui sont fonctionnelles pour le plus grand nombre de cultivateurs, partout dans le monde… Les semenciers locaux produisent, quant à eux, des variétés qui sont optimales pour une région spécifique. C’est donc pour toutes ces raisons que les semences locales sont mieux armées pour résister aux problèmes… locaux! Le rôle des semenciers d’ici est donc de plus en plus pertinent.
Teprine ajoute : «* Pour protéger les semences, il faut commencer par protéger les semenciers, car c’est un travail ardu qui demande beaucoup de connaissances. Connaissances qu’on perd si on ne les transmet pas. Il faut avoir une discussion provinciale et nationale sur l'importance de nous soutenir, car en nous protégeant, on sécurise la nourriture pour des générations à venir. »*