Un insecte nauséabond à tenir à l'œil

Contrôle des nuisibles

Posté le 12 février 2025
Avec la hausse des températures moyennes, des zones autrefois inhospitalières se réchauffent, offrant désormais des conditions plus favorables à certains insectes originaires du sud, qui peuvent ainsi s’établir progressivement plus au nord.
Catherine Dallaire, Agronome

**C’est pourquoi, dans les régions du Québec qui longent la frontière américaine, les intervenants agricoles ont l'œil aiguisé à la détection de nouveaux insectes. Sur le terrain, ils parcourent fréquemment les champs en appliquant les principes classiques de dépistage, s’assurant que des ravageurs inconnus n’y ont pas trouvé un nouvel habitat. **

Les dangers de la punaise marbrée sur les cultures

C’est exactement de cette façon qu’il y a une dizaine d'années, un ravageur jamais observé au Québec auparavant a été aperçu en Montérégie, dans un verger situé à quelques kilomètres de la frontière. Un gros insecte à la carapace en forme de bouclier et striée de différentes teintes de brun est collecté : la punaise marbrée, ou Halyomorpha halys, pour les amoureux du latin.

On apprend rapidement que celle-ci possède le potentiel de causer des dommages importants dans les productions fruitières et légumières québécoises. Elle s’attaque à de nombreuses cultures, notamment le soja, le maïs, les tomates et une grande variété de fruits, incluant les pommes et la vigne. Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que sa grande mobilité lui permet de changer de cultures plusieurs fois au cours de la saison, décuplant ses dommages dans les régions agricoles.

Une population encore contrôlée

Fort heureusement, nos hivers froids limitent pour l’instant l’implantation de la punaise marbrée dans la plupart des régions du Québec. Il est tout de même crucial de rester vigilant sur le terrain pour repérer sa présence, car les hivers de plus en plus doux lui permettent une meilleure survie.

Catherine Dallaire, Agronome